Iron Gates, version originale | Rat Holes 1

Iron Gates

Iron Gates est un roman écrit par le Tempel ov Blood (TOB) qui fut la seconde publication présente au catalogue de Martinet Press, après The Devil’s Quran. C’est avec beaucoup de gravité et de sérieux que Martinet Press a décidé d’assumer le rôle d’éditeur officiel du TOB, si l’on considère leur réputation de longue date, dont on peut se faire une idée en lisant, par exemple, l’extrait suivant de « Secret History of the TOB » par R. Merrick (28 août 2013) :

« En d’autres occasions, le TOB a été impliqué dans des déportations, des emprisonnements, des activités criminelles rapportées dans la presse. Des reportages, basés sur des enquêtes sérieuses, ont démontré que ce groupe (sans cependant que le TOB soit spécifiquement nommé) disposait, grâce essentiellement à des techniques de manipulation, d’un réseau sophistiqué permettant l’infiltration en profondeur de groupes politiques et religieux comportant un réel potentiel de violence et utilisait, ainsi qu’il est évoqué dans l’exemple cité plus haut, des techniques de manipulation – impliquant des méthodes de programmation de style professionnel – qui ont conduit à de nombreux préjudices à l’encontre d’innocentes victimes. » [1].

Exceptée la compilation de traités Discipline of the Gods/Altars of Hell/Apex of Eternity publiée par Ixaxaar en 2003 et leur recueil de récits sénestres Tales of Sinister Influence également publié par Ixaxaar en 2006, le TOB a laissé une empreinte relativement réduite en termes de matériel publié. 2013 a vu la parution du Liber 333, édité par leur propre maison d’édition, Angleton Imprints (nommé d’après le dernier chef du contre-espionnage de la CIA, James Angleton), qui contenait le matériel publié antérieurement chez Ixaxaar (les ouvrages étant depuis longtemps épuisés), des articles de leur Journal, False Prophet, dont la diffusion restait jusque là confidentielle, ainsi que d’autres écrits de divers « Commissars » (un grade interne de leur organisation).

Malgré les échos de nature polémique entourant les publications du TOB dans certains milieux, le « centre » du TOB (la direction centrale de leur organisation) considère Iron Gates comme étant leur œuvre la plus importante et une quintessence permettant la compréhension de leur idéologie. Écrit sur une période de quatre ans, de 2010 à 2014, les quatre cents pages d’Iron Gates sont solidement implantées dans les genres post-apocalyptique et science-fiction/horreur. Cela dit, tout indique que les auteurs ont intentionnellement repoussé les limites du raisonnable avec un contenu au caractère violent et sexuel, emprunt d’une profonde amoralité et qui se veut une attaque contre l’approche répandue du « loup déguisé en mouton », qui semble s’être étendue même aux groupes Sataniques les plus en vue prétendant agir de façon « extrême ».

Dans les critiques de la clientèle d’Amazon, un certain Jack Mort, décrivant la vision dystopique offerte par le livre, affirme : « Le monde est sous le joug impitoyable et démentiel d’un dictateur connu en tant que Commandeur, ainsi que le démoniaque Commandant. Le monde s’est divisé, donnant lieu à des campagnes militaires brutales avec leur lot de viols, de meurtres et toutes sortes d’horreurs. Le sadique qui est en vous appréciera ces passages où les éclaboussures de sang jaillissent hors des pages. ».

Un autre commentaire, venant de Darigon de la Loge ABG (Astral Bone Gnawers) [2], exprime un ressenti similaire au commentaire cité au-dessus, avec des détails supplémentaires : « L’atmosphère de l’histoire est drapée d’un désespoir admirablement décrit, le ciel gris glacial, dénué de soleil qu’est cette nouvelle réalité, l’obscurité radioactive de l’hiver nucléaire, avec ses hauts murs de béton entourés de barbelés de l’ancien pénitencier qui sert de siège à l’organisation, ses cellules et ses barreaux. Mais cet aperçu de l’extérieur des murs, aussi rude qu’il puisse sembler, ne donne qu’un vague aperçu de ce qui pourrait se passer à l’intérieur et ne prépare pas psychologiquement à ce qui suit. Aussi sauvage votre imagination soit-elle, elle ne pourra pas atteindre les niveaux d’horreur avec lesquels l’écrivain a si brillamment joué. Ces descriptions sont l’un des meilleurs atouts du livre, l’auteur est allé tellement loin dans le détail, peignant si vivement ce qui se passe à l’intérieur des murs avec une palette de sang et de souffrance, que la lecture vous tiendra jusqu’au bout en haleine. ».

Alors qu’il est clair que de nombreux groupes préfèrent exprimer leur éthos principalement au travers d’essais polémiques ou de traités portant sur la pratique rituelle, le TOB a choisi le support de la narration à la fois pour exprimer leur vision de l’avenir et comme test décisif pour ceux qui seraient attirés et en accord avec le courant 333 tel qu’il est pratiqué par l’organisation. Iron Gates est l’équivalent Noctulien de ce que Les Carnets de Turner ont historiquement représenté pour une certaine population nationaliste blanche américaine.

*

51rnscomsgl

« Lorsqu’elle pensa qu’elle ne pouvait plus supporter les coups, la personne qui la flagellait échangea la sangle en cuir épais contre une longue canne en métal qui semblait provenir d’une sorte d’antenne. Elle était mince et extrêmement flexible et lorsqu’elle se mit à travailler la chair à vif de son postérieur avec des fouettements ultra-rapides, sa peau meurtrie commença à se craqueler et de minuscules filets rouges de sang se mirent à couler à l’arrière de ses jambes blanches.

« Il n’y a qu’une seule personne qui peut vous apporter un peu de répit ! ». Cria une voix sévère provenant de haut-parleurs au-dessus d’elle. « Il n’y a qu’une seule personne qui peut arrêter la punition ! ». Le sifflement de la canne continua, ses jambes dorénavant maculées de sang dégoulinant. Bluebird se mit à pleurer et commença à chuchoter pour elle-même un simili mantra qui pouvait à peine être distingué de sa respiration : « Commandant, commandant, commandant. ». Les coups se remirent à pleuvoir, les hurlements reprirent.

« Une seule personne peut arrêter tout cela, une seule personne, mais si telle est sa volonté alors vous devez la laisser faire. Devons-nous poursuivre ? ». La canne de métal continua à déchirer son dos et ses cris recommencèrent. « Répondez-nous, devons-nous poursuivre ? ». Dans l’étrange clarté de la lumière du plafond, on pouvait voir de petites taches de sang volant dans l’air à cause de la férocité de la flagellation ; l’instrument de métal punissait impitoyablement sa chair exposée. « Répondez, répondez ! ».

À travers le voile de la confusion et de l’horreur, Bluebird parvient à hurler une réponse, guidée par la souffrance et une drogue quelque peu étrange administrée plus tôt : « Que cela continue, commandant, que cela continue ! Punissez-moi, commandant, punissez-moi ! ». La voix masculine désincarnée venant du plafond se changea en un éclat de rire féminin, qui résonnait étrangement. Ce doit être la voix du commandant se dit Bluebird, ses yeux se révulsant sauvagement, sa langue pendant involontairement hors de sa bouche dans un symbole obscène d’abattement. Sans se soucier de la canne métallique qui continuait à la battre, elle se mit à pleurer dans une extase dévotionnelle pour la voix entendue et puis elle aussi, comme la voix venant des haut-parleurs, se mit à rire. » – Iron Gates.

Traduction française par Absentia, 2015.

*

Notes :

[1] R. Merrick, Secret History of the TOB

[2] Martinet Press – Iron Gates, A Review.

*

Martinet01

La présentation de l’ouvrage sur le site de Martinet Press.

La page Facebook de l’éditeur.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.