Deathgasm, Jason Lei Howden, 2015

Pressé par ma copine, j’ai donc regardé ce petit film ultra buzzé, confrontant metalleux et possédés du démon. Disons-le tout de suite : oui le portrait des jeunes metalleux est plutôt bien vu et réaliste ; je m’y suis même retrouvé à plusieurs reprises, surtout avec le « grand frère » de substitution, metalleux assumé, prolo et viril, qui se la joue frère de sang avec le héros, mais le trahirait en un claquement de doigts pour une pétasse (très réaliste, ça. Vraiment…). 

Bien moins plausible, le portrait de la blondasse qui va immédiatement tomber amoureuse du personnage principal, et immédiatement accrocher à son univers, totalement à l’opposé du sien, le film dérape dans la facilité scénaristique.

Les deux nigauds complétant le groupe sont assez bien croqués et la référence au fameux clip d’Immortal est amusante. Le film se permet plusieurs private jokes à l’égard du Metal Extrême, toutes bien reçues pour ma part, surtout avec une vision à trois grammes…

Nos metalleux correctement campés, on entre dans la partie purement horrifique du film, qui commence par un très gros emprunt à un clip de Deicide. A partir de là, le scénario devient assez prévisible, mais très efficace, renvoyant évidemment aux antiques perles de Peter Jackson, mais également à des œuvres plus récentes comme Dance Of The Dead. Les metalleux et leurs comparses, après avoir joué un morceau de Funeral Doom authentiquement satanique, vont libérer une malédiction sur tout leur patelin, transformant leur entourage en démons qu’il va falloir exploser, entre autres, à coups de godemiché (et ça m’a fait rire, si si). Nous voilà dans la comédie d’horreur un tantinet complaisante, depuis que Shaun Of The Dead a ouvert la boîte de Pandore, mais le gore bien old school ainsi que le dynamisme de la mise en scène font passer la pilule très agréablement.

D’accord, mais n’est-il pas quelque peu paradoxal pour des metalleux de combattre le démon, me dira-t-on ? Eh bien le réalisateur y a songé dans le climax, même si, encore une fois, la ficelle est grosse et si le côté moralisateur (être nihiliste et cynique, c’est pas bien !) m’a légèrement fait grincer des dents. Mais c’est pas grave, il reste la secte d’occultistes pour bien se marrer, qui m’a presque fait penser à une version aristocratique des neuneux de Le Couvent de Mike Mendez…

Un film à voir exclusivement bourré en mode régressif, entouré de ses posters de lycéen, mais très sympa, pour une fois le buzz est mérité, et on aimera les allusions évidentes à tous ces films de « metalleux démoniaques » des années 80, auxquels Acid Witch a rendu un hommage récemment.

Alcide, 2018.

 

 

*

Deathgasm, Jason Lei Howden, 2015.

Avec Milo Cawthorne ; James Blake; Kimberley Crossman.

Deux jeunes metalleux décident de fonder leur propre groupe du nom de Deathgasm. Le jour où ils découvrent et jouent une partition mystérieuse, l’apocalypse se déchaîne sur la ville…

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.